Aujourd’hui paraît en
ligne la RFCP
n° 7.
On peut y lire un
entretien avec Michele DOMINICI sur la pièce à la demande ainsi qu’un compte-rendu
de l’ouvrage de Jean-Marc ROUX sur les copropriétés en difficulté. Un avis sur
l’appel à projets du PUCA en matière de transition juridique est également
donné.
Surtout, ce numéro
contient une étude stratégique et une analyse théorique pour répondre à
certaines interrogations et objections souvent formulées. Pourquoi le LGOC ne
s’inscrit-il pas dans le mouvement coopératif classique ? Pourquoi
n’est-il pas subventionné ? Comment son action va-t-elle perdurer s’il
n’est pas payé ?
Le LGOC a été créé
dans l’optique de défendre le garantisme civisme.
Ni l’Etat, ni les
grands groupes financiers, ni les collectivités territoriales, ni les
universités ne défendent ce point de vue pour l’instant. S’ils changent d’avis,
nous serons heureux qu’ils nous rejoignent…
En attendant, que les
choses soient claires : la défense du garantisme civique est spécifique au
LGOC. On ne peut pas compter sur les autres pour la faire progresser. Dès lors,
il ne faut pas se faire d’illusion. Personne ne va payer pour la promotion d’idées
qu’il ne partage pas. Si nous avions attendu des subventions ou des soutiens
financiers, nous n’aurions rien fait du tout.
Cela ne veut pas dire
que nous sommes des imbéciles et que nous allons fournir des prestations
gratuites à n’importe qui.
Le LGOC défend de
manière explicite, articulée et répétée certains principes pour rendre pérenne
l’action collective.
Ce sont les règles de
réciprocité, d’intermédiation, de rotation, de regards croisés et de
vérification.
Celui qui veut
bénéficier du soutien des autres doit accepter de les soutenir aussi. C’est la réciprocité. La prestation n’est pas
une aide à sens unique que l’on extorque à des individus fragilisés et
précaires dont on se désintéresse ensuite.
Dès lors, quand on
attend quelque chose d’une personne, il faut se soucier de l’environnement où elle
évolue, non tenter de capter un service sans veiller à la formation des
prestataires de qualité et à la transmission des savoirs utiles. Cette
dimension collective oblige à ne jamais s’adresser directement à un individu,
mais à toujours passer par un collectif structuré pour réfléchir à cette
continuité de l’action. C’est l’intermédiation.
Ensuite, concernant
ce collectif, il faut que les personnes alternent dans son animation pour
éviter la fracture entre dirigeants omniprésents et dirigés passifs. C’est la rotation. On notera que ce troisième
principe renforce les deux premiers, car en cas de rotation, la réciprocité s’impose
et l’intermédiation est impliquée par la dimension collective.
Enfin, il faut éviter
que le collectif ne soit pas soumis à des copains d’animateurs qui font ce qui
leur plait. Ceux qui dirigent le groupe à titre temporaire ne doivent pas être
contrôlés par des personnes liées à eux par des intérêts. C’est le principe des
regards croisés. Lui seul permet une
vérification, c’est-à-dire l’existence
de traces qui permettent à chacun de juger si les quatre premiers principes
sont respectés.
Le garantisme civique
est donc basé sur ces cinq principes concrets et opérationnels. Sauf erreur de
la part du LGOC, ils ne sont pas appliqués ni dans le monde de l’immobilier, y
compris par ceux qui se targuent d’être des coopérateurs, ni dans l’univers de
l’action publique.
Ceux qui prétendent
être de meilleurs défenseurs du garantisme civique que le LGOC sont invités à s’expliquer
sur leur silence, qui viole les principes de vérification et de regards croisés.
Si l’association qui
élabore le présent blog prend la peine de beaucoup intervenir sur le net et de
rencontrer des universitaires ou des acteurs privés novateurs, c’est justement
parce que le garantisme civique repose sur le fait d’énoncer publiquement ses
principes et de les soumettre aux regards de gens différents.
Bien entendu, il ne s’agit
pas de jeter la pierre à ceux qui en ont fait moins que le LGOC pour défendre
le garantisme civique. Chacun ses choix. Nul n’est parfait. Pas même nous…
Chacun a le droit de
promouvoir le consumérisme (où l’on
consomme sans souci des prestations), l’avant-gardisme
(ou l’on s’en remet à une élite éclairée), le tribalisme (où l’on suit aveuglément les dirigeants institutionnels
en place dans son propre groupe) ou la lutte
des places (par laquelle on cherche un statut individuel avantageux à n’importe
quel prix). Dans tous ces cas, cela revient à combattre le garantisme civique,
et il ne faut pas s’étonner d’être mal accueilli quand on veut formuler des
demandes ou des conseils à l’égard du LGOC.
Ceux qui veulent nous
présenter des sollicitations, ou même nous suggérer des solutions, doivent donc
être plus attentifs. C’est avec plaisir que nous écoutons les réactions de
chacun, à condition qu’elles ne soient pas absurdes.
De la même manière qu’il
n’appartient pas à une personne qui n’est pas baptisée et n’a aucune culture
biblique de donner des leçons de christianisme au pape, ceux qui ignorent tout
du garantisme civique n’ont aucune légitimité pour adresser des instructions au
LGOC.
Quant à ceux qui ont
versé toute leur vie dans la lutte des places, le consumérisme ou le tribalisme
et qui pleurnichent parce que le monde n’est pas favorable au garantisme, on
peut penser qu’ils ont gagné ce qu’ils ont mérité.
Alors Français,
encore un effort pour devenir des défenseurs convaincants du garantisme civique !