Le 17 novembre 2016 a
eu lieu la conférence sur les Castors vannetais organisée par le LGOC en
partenariat avec l’ADAPH (Association pour la Diffusion et l’Animation du
Patrimoine Historique du Morbihan) et les Archives municipales de Vannes.
Cette manifestation
s’inscrivait dans le cadre du mois de l’économie sociale et solidaire.
Des questions très
intéressantes ont été posées.
En effet, les Castors,
apparus en 1946, s’inscrivaient dans la mouvance coopérative. Celle-ci est née
en France au XIXe siècle. Elle consiste à amener les consommateurs à
produire eux-mêmes les biens et services dont ils ont besoin.
Cela signifiait qu’au
sein des Castors, des chefs de famille contribuaient à la construction de leurs
propres maisons.
Dans un tel
contexte :
Comment veiller à ce
que chacun travaille autant que les autres et avec une contribution de qualité
comparable ?
Le coût final des
maisons, tant au plan de la santé des travailleurs qui passaient leurs fins de
semaines à travailler qu’au niveau des emprunts contractés, n’était-il pas
substantiel ?
Dans la mesure où les
Castors construisaient ensemble une cité et ensuite tiraient au sort les
maisons, comment le processus d’attribution s’est-il déroulé ?
Pour répondre
précisément à chacune de ces questions, il convient d’interroger les témoins de
cette époque (Castors survivants, enfants de Castors).
Néanmoins, quelques
pistes peuvent être évoquées.
Tout d’abord, le fait
que les Castors vannetais aient travaillé par ailleurs dans les mêmes institutions
très spécifiques (Police, établissement de santé mentale de Saint-Avé) créait
entre eux un lien et empêchait certains de ne rien faire en attendant que les
autres travaillent à leur place. Les dirigeants du collectif se sont d’ailleurs
fortement investis, y compris dans le travail sur le chantier, pour que les
délais soient tenus.
Ensuite, des
compensations financières étaient prévues lorsque, du fait d’un accident de la
vie, un travailleur était incapable d’apporter les heures de travail qui
étaient prévues.
Enfin, les charges d’emprunts
et la fatigue induite par le travail requis n’ont pas été anodines. On comprend
qu’ensuite, les Castors aient eu le sentiment d’avoir beaucoup contribué à un
travail dont d’autres, bénéficiaires de logements sociaux, ont été affranchis.
Cela explique la
réaction mitigée des témoins de l’époque, notamment dans les syndicats comme FO
et la CGT. Ces derniers ont parfois accusé le mouvement des Castors d’être trop
exigeant à l’égard des travailleurs.
Ces questions sont
importantes pour ceux qui veulent à nouveau mobiliser l’énergie citoyenne des
habitants aujourd’hui afin de rendre acceptables les efforts liés à la
transition énergétique. En aucun cas il ne faut solliciter des sacrifices trop
grands de la part de certains. A défaut, on met en péril toute dynamique
collective future.
Dans le cadre des réhabilitation actuelles, il est souvent demandé un travail considérable aux leaders énergétiques, selon le vocable utilisé par l'UNARC. Au-delà du fait qu'il n'est pas très heureux de souhaiter la présence d'un lider maximo dans chaque copropriété, la dépendance très forte vis-à-vis d'un petit groupe de personnes a aussi des inconvénients.
Dans le meilleur des cas, celui à l'égard duquel les habitants sont dépendants peut devenir trop autoritaire. Dans le pire des cas, les personnes dévouées trop sollicitées s'usent et la mobilisation des habitants se raréfie à l'extrême.
C'est bien pour cela que l'association LGOC, qui édite le présent blog, insiste tant sur la rotation des animateurs des groupes, car il s'agit d'une garantie objective de pérennité de l'action collective.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire