Sigle

En 2015, l'association LGOC a adopté un nouveau sigle  :



Un caractère apparaît au milieu d'un cercle bleu profond entouré de cinq carrés de cinq couleurs différentes.

Le caractère chinois ou sino-japonais central a un sens. Il fait référence à ce qui est commun au sens d'une expérience concrète pratique commune () et non d'un "bien commun", ou pire, d'un "commun" fumeux défini par des intellectuels élitistes qui pensent surtout à la conservation de leurs privilèges.

Les cinq couleurs et leur position ont un sens aussi.

En fait, il s'agit d'insister sur le fait que seule l'expérience commune peut permettre la mobilisation des citoyens dans l'action collective.

Pour cela, cinq principes doivent être respectés, afin d'éviter la fracture entre dirigeants et dirigés ou entre consommateurs passifs et militants actifs.

Chacun doit offrir des preuves pour permettre à tous de vérifier qu'il fasse bien ce qu'il ou elle dit. 

Une rotation de tous les participants aux fonctions d'animation doit être mise en place.

Un regard croisé doit être établi pour éviter de tomber sous l'influence d'une pensée unique.

Une réciprocité doit être établie, nul ne devant faire aux autres ce qu'il refuse de subir.

Une intermédiation doit être établie, nul participant ne devant être harcelé à titre individuel, le groupe devant faire écran entre la floraison des demandes et les personnes susceptibles d'y répondre.

Ces principes constituent une référence directe aux valeurs confucéennes simplifiées en 5 notions : fiabilité (), sagesse (), sens des rites, c’est-à-dire des règles de déférence (), sens de la justice (), et sens de l’humanité ().

La vérification correspond à la fiabilité. L’acceptation, même pour soi, des regards croisés pour empêcher les conflits d’intérêts est une marque de sagesse. L’intermédiation, c’est-à-dire la capacité à accepter un écran entre ses demandes personnelles et ceux que l’on veut interpeller, et dont il ne faut pas oublier qu’ils sont aussi membres de collectifs transmettant des démarches utiles, correspond au sens des rites. La rotation de tous dans les lieux de pouvoir et d'expression, c’est-à-dire l’application de l’idéal égalitaire prôné en Occident, correspond au sens de la justice, qui n’est pas abstrait, hypocrite et verbeux dans le système confucéen mais pragmatique et susceptible de mise en œuvre immédiate et concrète. La réciprocité, c’est-à-dire le fait de traiter les autres comme on veut être traité soi-même parce que nous partageons une commune humanité relève du sens de l’humain.

Le spectacle souvent surprenant donné par l’Occident, le discrédit de la démocratie ultralibérale et l’ironie que cela peut susciter en Chine ou au Japon sont liés à l’incapacité de mettre en pratique ces principes, alors même qu’ils ne sont pas forcément contradictoires avec le pluralisme.

Ce que le LGOC propose est donc une démocratie coopérative authentique donnant des garanties compatibles avec les valeurs confucéennes, à l’opposé du bavardage participatif flou, parfois raciste, insolent et néocolonial de la Bohème dominante dans le monde intellectuel et administratif français.

Le fait de simplifier en 5 principes la très complexe pensée de Confucius est une référence à la cosmologie des 5 éléments, notamment formalisée par Zōu Yǎn () qui a vécu entre 305 et 240 avant notre ère.

Pour être très schématique, 4 éléments représentent les saisons et les quatre points cardinaux. Des matériaux y sont associés (la couleur rouge, l’été et le feu pour le sud, le bleu-vert, le bois et le printemps pour l’est, le blanc, l’automne et le métal pour l’ouest ainsi que le noir, l’hiver et l’eau pour le nord).

Au centre se place l’individu, le lieu où se situe l’observateur et ce qui est concret à ses yeux. Le matériau est la terre et la couleur symbolique l’or (dont on note donc l’importance en Chine qui se qualifie toujours de pays du Milieu, 中国).

Assez logiquement, des vertus confucéennes sont associées à l’individu, placé au centre (à savoir la fiabilité, ce qu’il peut vérifier).

Elles sont également associées aux points cardinaux. Le sud représente le passé et ce que l’individu doit accepter dans le cadre de la transmission (à savoir les rites).

L’ouest représente l’avenir, la direction dans laquelle va le soleil, les objectifs et donc l’idéal à concrétiser grâce au sens de la justice.

L’est représente la direction d'où vient le soleil, les contraintes que nous donnent la société et notre nature, à savoir le sens de l’humanité et l’obligation de traiter les autres comme on veut être traité.

Le nord représente les moyens auxquels on peut accéder qui sont toujours un peu obscurs et qui nécessite une forme de sagesse pour les décrypter.

Les principes défendus par le LGOC, qui correspondent à des valeurs confucéennes et aux couleurs qui y sont associées, sont donc symbolisés dans le sigle conformément à ce qui a été décrit plus haut.

Certains trouvent que ce sigle est trop compliqué à comprendre.

L’immense majorité des Chinois et des Japonais a entendu parler de la théorie des 5 éléments et des 5 vertus confucéennes traditionnelles.

Nous sommes souvent accusés en Chine et au Japon d'être des abrutis hypocrites jouisseurs incapables de mettre leurs valeurs en cohérence avec leurs actes. 

Si nous sommes incapables de parler un langage pluraliste compatible avec les valeurs confucéennes qui ont un sens pour près d'un milliard et demi de personnes, c’est que nous sommes bel et bien tous des trolls microcéphales, nous les Occidentaux. Espérons que ce ne soit pas le cas…



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